Jour 22
Il a fait une journée radieuse, prémices fort agréable du printemps. J’en ai profité pour faire une belle ballade. Alors que j’avais pris une petite route communale peu empruntée, je me suis sentie interpelée. Je me suis aperçue que j’avais oublié en passant de saluer, un vieux peuplier qui dégage une grande force d’amour, un très bon « ami » à moi, avec qui j’échange chaque fois que je passe par là. Je l’avais même présenté à une amie qui a des perceptions, dimanche dernier, qui le trouvait très puissant également.
Je me retourne et le cherche de regard : rien ! Je me repère par rapport à mon circuit, que je connais bien : oui il devrait être là, et pourtant rien, nada. Alors, me vient la douloureuse pensée qu’il a été coupé, et je reviens sur mes pas sur une quinzaine de mètres. Et là, je trouve une souche, coupée très à ras du sol, et calcinée à l’intérieur. Et pourtant, il est encore vivant. Je me sens choquée et sans aucun contrôle, je me mets à pleurer à gros sanglots. Des « pardons pour l’ignorance » me traversent, venus de je ne sais où… Heureusement, je suis seule sur la route et je peux pleurer tout mon saoul ! Je sais qu’il faut laisser l’émotion nous traverser, alors je laisse faire sans m’y attacher. Ce n’est pas la première fois, qu’un ami arbre est coupé, et pourtant un tel chagrin me surprend. Je me recueille comme devant une tombe, le remercie pour tout ce qu’il m’a donnée, lui souhaite une belle évolution. Et je reprends ma route, le cœur allégée.
En demandant le darshan en fin d’après-midi, je n’y pense plus. Lorsque je me mets devant la photo de Mère Meera, je sens la lumière descendre doucement. Je me mets à ressentir toute la moitié gauche du corps, de bas en haut, alors que le côté droit semble comme en retrait. Tous les signaux habituels, bourdonnements, activation canal central, toussotements… sont là également.
Puis, d’un coup, me traverse l’idée de l’arbre et des larmes arrivent encore, comme si cela me nettoyait encore. Ensuite, j’éprouve le besoin de me poser et fermer les yeux, comme vidée.
Le soir, j’ai la bonne mauvaise idée, après quelques hésitations (je ne veux pas me polluer avec des énergies négatives) de regarder sur you tube, le film « Hitler, la naissance du mal ». Cela fait plusieurs fois qu’il m’apparaît, qu’il m’attire, car je ne connais pour ainsi dire pas, cette partie de l’histoire. J’ai un très mauvais souvenir de préadolescence, où nous avions regardé la série « holocauste » qui m’avait terrorisée. Et depuis, j’évite les films de guerre et d’histoire de guerre, et de violence en général. Certainement que quelque chose n’est pas intégré chez moi. Alors l’attirance est plus forte et je m’y colle.
Bien sûr, cela réveille des questions en moi : suis-je lâche ? Que ferais-je dans ce même genre de circonstances ? Si je suis franche, le sentiment profond, est je ferme les yeux, je me tiens loin et je ne fais rien qui puisse mettre ma vie en danger. Donc, je vois parler la survie ! Et à la fois, je ressens un sentiment d’impuissance. Qu’est ce qui est le mieux, risquer de se faire assassiner pour des idées, ou survivre.
Alors, je me remets devant la photo de Mère, car j’ai envie de passer une nuit tranquille, et je lui demande qu’elle m’éclaire même si rien ne vient sur le moment. Et je reçois à nouveau la lumière. Ma nuit sera agréable !
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